Fayolisme

Le Fayolisme est la théorie développée par Henri Fayol, un ingénieur des mines, directeur d'une entreprise minière de 1000 personnes entre 1888 et 1918.


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Stratégie d'entreprise - Management

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Henri Fayol

Le Fayolisme est la théorie développée par Henri Fayol, un ingénieur des mines, directeur d'une entreprise minière de 1000 personnes entre 1888 et 1918.

Fayol est le représentant français le plus connu des théories sur l'organisation formelle de l'entreprise à côté de l'Organisation scientifique du travail (O. S. T. ) dont l'initiateur est l'américain Frederick Winslow Taylor.

La pensée de Fayol en gestion

Pour Fayol, le chef est l'élément clé d'une bonne gestion. Il est le responsable du succès de l'entreprise. En cas d'échec, il doit démissionner.

Les sept qualités du chef

Les chefs doivent posséder des qualités spécifiques. Ce ne sont pas des qualités innées. Elles s'acquièrent par l'expérience et par la formation. Ceci veut dire qu'on n'est pas chef par l'apparition, parce qu'on a hérité de la propriété de l'entreprise. Être chef se mérite. Voici les qualités du chef que Fayol énumère :

- Santé et vigueur physique.

- Intelligence et vigueur intellectuelle.

- Qualités morales (volonté, persévérance, audace, courage des responsabilités, sentiment du devoir, souci de l'intérêt général).

- Forte culture générale.

- Large compétence dans la profession caractéristique de l'entreprise.

- Connaissances de gestion.

- Art de manier les hommes.

Fayol introduit par conséquent l'idée qu'on sélectionne les futurs dirigeants selon leurs qualités.

Que se passe-t-il si un dirigeant n'a pas l'ensemble des qualités requises ? Il doit s'appuyer sur des spécialistes («État-major») et s'aider d'outils de gestion («outillage administratif»).

L'étendue du contrôle

Un chef ne peut contrôler qu'un petit nombre de personnes, de 5 à 10. Ce concept a été appelé ensuite «l'étendue du contrôle» (span of control). L'étendue du contrôle détermine le nombre de niveaux hiérarchiques selon la taille de l'organisation.

Les cinq éléments d'administration

Pour Fayol, un chef d'entreprise accomplit 5 choses qu'il appelle «éléments d'administration». Il les popularise[réf.  nécessaire] sous la forme d'un sigle : POCCC.

- Prévoir : «supputer l'avenir et le préparer» par un «programme d'actions».

- Organiser : «munir l'entreprise de tout ce qui est utile à son fonctionnement».

- Commander : «faire fonctionner le corps social».

- Coordonner : «mettre l'harmonie entre l'ensemble des actes de l'entreprise».

- Contrôler : «vérifier que tout se passe conformément au programme [d'actions] adopté, aux ordres donnés, ainsi qu'aux principes admis [dans le] but de signaler les fautes et les erreurs afin qu'on puisse les réparer et en éviter le retour».

Les outils de gestion

L'«outillage administratif», les outils de gestion, sont des pratiques qui favorisent la gestion.

• Outils pour planifier : veille stratégique, programme d'action, budget, règles, formation permanente. Lorsque sa mine s'épuise, il en achète d'autres et y réaffecte les personnes, en fonction d'un plan de cessation progressive d'activité de la mine qui s'épuise. De façon moderne, on parle de plan, de «business plan»

• Outils pour organiser : organigramme, description de poste, état-major, recrutement, formation, carrière, gestion des salaires.

• Outils pour commander : rôle de chaque chef, circulation des informations (documents) entre les chefs.

• Outils pour coordonner : conférence des chefs de service, services communs, éviter les cloisons étanches.

• Outils pour contrôler : rapports réguliers, inspections, inventaire, gestion budgétaire. Le contrôle de gestion est réalisé par la hiérarchie qui surveille surtout les coûts de revient et rédige des rapports ou tableaux de bord.

Les principes d'administration

Fayol exprime sa pensée sous forme de «principes» qui forment les axiomes d'une théorie. Il décrit 14 principes généraux d'administration. Son but est de se rapprocher de la forme des sciences physiques de son époque. Ce sont des guides pour ce que doit faire le chef.

• La division du travail, par une description des postes de chacun

• L'autorité et responsabilité, pouvoir de se faire obéir et le courage d'assumer ses ordres

• La discipline, le respect des conventions (obligations d'obéissance, d'assiduité, d'activité, de tenue) entre l'entreprise et ses agents

• L'unité de commandement. Pour Fayol, une grande entreprise, c'est en premier lieu une hiérarchie à plusieurs niveaux. Chaque personne obéit à un chef et un seul. Ceci veut dire qu'un grand chef ne peut pas «court-circuiter» ses collaborateurs et donner des ordres directement à n'importe qui. L'organigramme représente formellement la dépendance entre les personnes. Il faut éviter toute dualité de commandement.

• L'unité de direction, un seul projet commun, la cohérence entre les actions engagées

• La subordination des intérêts spécifiques à l'intérêt général (la lutte contre l'opportunisme des individus)

• La rémunération, la gestion du personnel est principale avec surtout une participation aux résultats

• La centralisation, plus ou moins accentuée selon la valeur relative des chefs et de ses collaborateurs

• La hiérarchie, selon le nombre de subordonnés de chaque chef intermédiaire, la pyramide de l'entreprise est plus ou moins pointue

• L'ordre, ordre matériel et ordre social, chacun et chaque chose étant à sa place

• L'équité, principe essentiel dans les relations avec le personnel

• La stabilité du personnel, les personnes bien constituées doivent trouver intérêt à passer toute leur carrière dans l'entreprise

• L'initiative, l'ensemble des membres de l'entreprise peuvent proposer des actions

• L'union du personnel, pour éviter les conflits, surtout par une bonne communication personnelle, le long de la ligne hiérarchique.

Les particularités de la pensée de Fayol

Fayol et Taylor

Fayol a commencé à élaborer sa théorie vers 1890. Il l'a exposé dès 1900. Taylor (1856-1915) a publié la sienne au même moment [1].

Ils sont par conséquent contemporains. Taylor n'a pas lu Fayol mais Fayol a lu Taylor dès 1913. Il a détecté que la notion de direction fonctionnelle est contradictoire avec sa théorie de la hiérarchie. Sa pensée à ce sujet a évolué. Il a accepté la direction fonctionnelle, à la condition que les domaines de responsabilité soient clairement définis, en 1913 et en 1925. Mais dans son ouvrage de 1916, il s'est opposé violemment à la notion de direction fonctionnelle. En 1925, il accepte la création du CNOF (Conseil National de l'Organisation Française) réunissant ses disciples avec les tayloriens français. Fayol comme directeur de mine s'est intéressé au travail de ses ouvriers. Il discutait des diverses manières d'effectuer le travail. Il choisit entre les solutions envisageables non selon la cadence mais selon le prix de revient. [2]

Fayol et Taylor sont actuellement associés dans les cours sur les théories des organisations comme tenants d'une organisation formelle de l'entreprise.

Le vocabulaire de Fayol

Les termes employés par Fayol (administration, outillage administratif, tableau d'organisation, etc. ) n'ont pas été ceux retenus par les sciences de gestion. La popularité de sa méthode ayant été faite par les Business School Américaines à partir d'une traduction assez sommaire et discordante, son texte est apparu complexe à comprendre aux anglophones. Surtout l'ensemble des termes relatifs à la Sociologie ont été gommés des deux versions anglophones. D'autres changements de vocabulaire affectent aussi les textes anglophones, comme par exemple le couple "bienveillance-dévouement" dans le rapport d'échange optimum entre chef et ouvrier qui fut remplacé par "gentillesse-loyauté".
De plus, à cause de la carence de textes et travaux antérieurs aux siens sur la sociologie du travail et de l'absence d'une discipline du management, Fayol dût définir et nommer lui-même les éléments composant le paradigme qu'il étudie, comme un explorateur qui découvre une terre inconnue.
Au départ constitué au management par Stéphane Mony, un disciple de Saint Simon, Fayol s'inspire du Positivisme d'Auguste Comte pour fonder sa doctrine de l'Administration.

La guerre

Fayol a évoqué ses pensées dès 1900 et personne ne l'écoutait. Son texte de 1916 connaît un très grand succès, tandis qu'il n'est guère plus complet. Le public français ayant subi 2 années d'échecs militaires accueille une œuvre qui dit, de manière abstraite, que la responsabilité en incombe à une hiérarchie qui s'est montré incompétente, imprévoyante, incapable de coordonner ses actions et de respecter ses hommes. L'entreprise est perçue comme une métaphore de l'armée. La science de l'administration générale naît ainsi, au-delà de la distinction entre entreprises industrielles et organismes étatiques.

Postérité intellectuelle de Fayol

Administration Industrielle et Générale a été traduit en anglais (2 fois), en espagnol, en portugais, en italien, en allemand, en suédois, en polonais, en hébreu, en finlandais, en letton, en tchèque, en grec, en japonais (3 fois). Son audience au début des années 1920 a été énorme. Les questions posées par Fayol ont été poursuivies par d'autres chercheurs, même si ceux-ci ne se réfèrent pas à lui. En effet, les fayoliens transmettaient de manière dogmatique les leçons du maître en oubliant la dynamique de la recherche fondée selon Fayol sur les expériences vécues en entreprise. Cette méthode ressemble à ce qui est appelé actuellement «recherche-action».

- Le Britannique Lyndall Urwick fit énormément pour diffuser la pensée de Fayol dans le monde anglo-saxon. Il tenta d'approfondir la notion de «principes de gestion» pour fonder la gestion comme science déductive où l'ensemble des recommandations d'une «bonne gestion» découleraient logiquement d'un petit nombre de principes fondamentaux. Néanmoins l'interprétation faite par Urwick met l'accent sur le besoin d'un contrôle (surveillance) des employés qui n'est pas la notion de contrôle (vérification) employée par Fayol. [3]

- Chester Barnard, ancien président de ITT, a apporté sa réflexion aux sciences de gestion en identifiant les fonctions du chef [4]

- Luther Gulick a mis l'accent sur le concept d'étendue du contrôle. Les études empiriques montrent qu'il dépend de la diversité des tâches accomplies par les subordonnés. [5]

- Eliott Jacques a formulé l'idée que plus le niveau hiérarchique était élevé, plus long était le délai indispensable pour constater l'incompétence des personnes.

- Martin Beckmann a formalisé, avec des équations mathématiques, le fonctionnement des hiérarchies. [6]

- Henry Mintzberg et John Kotter ont mené des enquêtes sur le contenu concret du travail de chef. Ils mettent en évidence qu'il assure principalement des tâches de communication, tâches de très courte durée. [7]

- Octave Gélinier formule des règles d'une bonne coordination particulièrement fayoliennes [8]

Les actions dans une hiérarchie selon Fayol

Actions du chef ultime

- Décider du plan (stratégie) avec les propriétaires.

- Définir la structure (organigramme, description de fonctions).

- S'entourer de conseils compétents dans les domaines où il l'est moins (état-major).

- Recruter ses collaborateurs, fixer leur salaire et leurs augmentations de salaire, assurer leur carrière selon leur compétence.

- Définir l'ensemble des principes de la gestion du personnel.

- Donner des ordres correspondant au plan.

- Définir les chemins de circulation rapides des informations (passerelles).

- Réunir ses collaborateurs directs régulièrement.

- Écouter les suggestions de ses collaborateurs.

- Lire les rapports (comptes rendus, comptes) et agir en conséquence.

- Suivre la consommation des budgets.

- Rendre compte aux propriétaires de l'état des affaires.

Actions des cadres intermédiaires

- En fonction du plan reçu de son supérieur, définir les programmes de réalisation à plus court terme et pour les parties auxquelles il commande.

- Participer aux conférences des chefs de service de son chef.

- Se coordonner avec les autres services.

- Organiser des réunions régulières avec ses collaborateurs.

- Définir la structure de son service (organigramme et définition de fonction).

- Gérer le personnel sous ses ordres (recrutement, salaires, licenciement).

- Donner des ordres correspondant au programme.

- Avoir des initiatives et en informer son chef.

- Faire circuler les informations.

- Accroître sa compétence (formation, information générale et professionnelle).

- Contrôler les prix de revient.

- Exploiter les rapports de ses collaborateurs.

- Faire des rapports à son chef.

Actions des opérateurs

- Exécuter les ordres reçus.

- Signaler les difficultés d'exécution.

- Rendre compte de la manière dont les ordres ont été exécutés.

- Se coordonner avec les autres opérateurs.


Bibliographie

Les œuvres de Henri Fayol

Notes et références

  1. F. W. Taylor, La Direction des Ateliers, Dunod, 1913.
  2. Fayol H., «Note sur la suppression du poste de nuit dans le remblayage des grandes couches», Comptes rendus mensuels de la Société de l'Industrie Minérale, octobre 1882.
  3. Lyndall Urwick, The elements of administration, 1943.
  4. Barnard, The functions of the executive, 1938.
  5. Luther Gulick, «Notes on the theory of organization», dans Gulick et Urwick, Papers on the science of administration, 1937.
  6. Martin Beckmann, Tinbergen lectures on organisation theory, 1988.
  7. Henry Mintzberg, Le manager au quotidien, 1984, traduction de The nature of the managerial work, 1973. John Kotter, On what leaders really do, 1999.
  8. page 261 Octave Gélinier, Fonctions et tâches de la direction générale, 1963,

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

Recherche sur Amazone (livres) :



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