Appel à la terreur
L'appel à la terreur est un raisonnement fallacieux dans lequel une personne tente de créer l'approbation d'une proposition en utilisant des menaces ou des peurs existantes.
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L'appel à la terreur (en latin argumentum ad metum ou argumentum in terrorem) est un raisonnement fallacieux dans lequel une personne tente de créer l'approbation d'une proposition en utilisant des menaces ou des peurs existantes.
Exemples
- Nous devons augmenter les impôts, sinon de plus en plus d'hôpitaux devront fermer.
- Tu devrais arrêter de fumer, sinon tu mourras jeune comme ton père.
- La suspension de certaines libertés civiles est indispensable pour combattre le terrorisme.
Explication
Une peur n'est en rien une preuve, c'est là que se situe la tromperie.
Cette peur est exploitée pour créer un support "creux" à la proposition de l'interlocuteur, sans qu'il ait eu a exprimer clairement les liens de cause à effets. Ce qui permet d'en cacher les faiblesses, voir quelquefois même l'absence véritable.
La peur contribue d'autre part à créer un sentiment d'urgence, poussant l'effrayé à suivre la direction indiquée, tout en bloquant inconsciemment son esprit critique et sa réflexion sur les liens de cause à effet qui ont amené à cette conclusion (lorsqu'il y a urgence, on réfléchit moins, on agit).
Pour reprendre l'exemple précédent sur les augmentations d'impôts : Nous devons augmenter les impôts, sinon de plus en plus d'hôpitaux devront fermer. Une argumentation "rationnelle" pourrait être :
- Les dépenses hospitalières ont augmenté.
- Aucun autre domaine n'a diminué ses dépenses.
- Aucun autre domaine ne peut voir son budget diminuer.
- Les revenus de l'État n'ont pas augmenté, d'autre part.
- Nous ne possédons aucune autre possibilité d'augmenter ces revenus que les impôts.
- → Par conséquent nous devons les augmenter sinon de plus en plus d'hôpitaux devront fermer.
On voit mais aussi masquer le lien de cause à effet entre l'augmentation des impôts et la fermeture des hôpitaux permet d'en cacher les faiblesses. L'expression de chacune des étapes du raisonnement, néenmoins indispensable à l'établissement de la conclusion affirmée, pousserait les interlocuteurs à réflechir sur leur véracité ainsi qu'à en demander des preuves.
Utilisation
L'appel à la terreur est spécifiquement prisé par les hommes politiques, mais également par les publicitaires :
- en montrant des accidents pour une campagne de la prévention routière, pour inciter les gens à conduire moins vite ;
- en montrant les dégâts génèrés par le feu ou les inondations, pour vanter les mérites d'une compagnie d'assurance.
Pour qu'un appel à la terreur fonctionne, il est indispensable de réunir quatre facteurs :
- une menace, par exemple un accident de voiture,
- la préconisation d'une solution (la proposition), par exemple mettre sa ceinture de sécurité,
- la perception que la solution est efficace contre la menace,
- la perception que la solution est simple à mettre en œuvre.
Mise en échec
Il est envisageable de mettre en échec ce raisonnement fallacieux.
- Dans un premier temps en remarquant l'utilisation de la peur ou d'une situation d'urgence dans une argumentation, et en résistant à son effet de panique.
- Par la suite, en se demandant si la menace est légitime (la menace pourrait être un chantage en réalité génèré par l'interlocuteur, et non une réelle menace extérieure à éviter. Elle pourrait aussi être, après réflexion, une fausse menace).
- Si elle s'avère légitime, on peut ensuite se demander si elle n'est pas exagérée.
- Puis on peut réfléchir à la pertinence ainsi qu'à la solidité de chaque étape de raisonnement indispensable pour relier la solution et la menace.
- Et enfin, quelles sont les conséquences de la solution hors de la menace (les avantages d'empêcher une menace dans le feu de l'action ont tendance à faire oublier les inconvénients génèrés à plus ou moins long terme par la mesure).
Raisonnements fallacieux proches
L'appel à la terreur est relié au faux dilemme, dans lequel une solution est proposée comme seule alternative à une situation effrayante.
Il s'agit aussi d'un Argumentum ad consequentiam dans laquelle la conséquence-preuve est une peur.
L'appel à la terreur est une des sous-catégories de la raison des émotions.
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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 26/10/2010.
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