Point de Fonction

Le Point de Fonction mesure la taille d'un logiciel en quantifiant les fonctionnalités offertes aux utilisateurs, en se basant uniquement sur la modélisation logique et les spécifications fonctionnelles.


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Système d'information - Outil de gestion de projet - Outil du management - Management

Le Point de Fonction mesure la taille d'un logiciel en quantifiant les fonctionnalités offertes aux utilisateurs, en se basant uniquement sur la modélisation logique et les spécifications fonctionnelles. Dans ce cadre, les principaux objectifs de la mesure PF sont les suivants :

Cette métrique informatique est standardisée par l'organisme international IFPUG, et normalisée par l'ISO. Elle est particulièrement utile pour le pilotage des coûts d'une direction informatique, surtout quand le recours à la sous-traitance est significatif.

Historique

Quelques idées pour situer le cadre

Dans une entreprise, tout dispositif de production, quel que soit le domaine (ingénierie, personnel, comptabilité, etc. ), repose sur un processus fonctionnel codifié. Au sens de la systémique, on distingue les fonctions de transformations, en rapport direct avec la finalité du dispositif global, et les fonctions de pilotage (contrôle) de ces transformations.

Toute fonction (ou action) physique ou intellectuelle de ces dispositifs peut être traduite en données informationnelles : résultat produit, paramètres de production, codification d'actions élémentaires. Ces données peuvent être mémorisées sur des supports technologiques non volatiles : cahier, fiches, fichier informatique... On parle alors de données gérées. Certaines de ces fonctions peuvent être outillées par des moyens informatiques : écrans, états. On parle alors de «fonctions informatisées». Pour tout dispositif de production global, la totalité des fonctions manipulant de l'information et les données informationnelles associées est nommé le dispositif d'information. La totalité des fonctions informatisées et des données gérées par informatique se nomme le dispositif informatique.

Toute direction informatique d'une entreprise a pour vocation principale d'aider les dispositifs de production en leur fournissant des dispositifs informatisés devant favoriser la maîtrise et la performance des processus de ces dispositifs. Apporter un dispositif informatique signifie : analyser l'activité métier du dispositif global, définir le périmètre des fonctions et des données à informatiser, structurer l'organisation et le fonctionnement des moyens informatiques, réaliser (ou acheter) l'ensemble des composants techniques nécessaires, les installer et les rendre opérants pour les acteurs du métier, former ces acteurs et suivre l'efficacité de cette fourniture en régime de croisière. Pour ce faire, une direction informatique met en place une structure projet : une équipe et des moyens propres. C'est un acte économique, qui a un coût, des contraintes, des enjeux et des objectifs. Pour dimensionner, chiffrer et contrôler la performance de ces projets, la direction informatique peut utiliser la méthode des «points de fonction».

Définition de la méthode des points de fonction

Définition

La méthode des «points de fonctions IFPUG» (International Function Point User Group) est une métrique qui a pour but d'évaluer (prévoir) ou de mesurer les dispositifs d'information en termes de richesse fonctionnelle livrée à l'utilisateur, de son point de vue, par conséquent du métier. Par richesse fonctionnelle on entend : l'ensemble des actions de gestion de données significatives pour le métier, les données étant produites par les fonctions opérationnelles du métier.

Résultat

Pour tout dispositif mesuré (on dit aussi «coté»), elle apporte sa dimension fonctionnelle objective, nommée taille fonctionnelle, exprimée en «nombre de points de fonction». En effet, à toute action de gestion de données ainsi qu'à toute donnée métier gérée est associé un poids (un nombre) qui dépend de la nature et de la complexité de ce qu'on souhaite valoriser. C'est un barème normé, standard et international.

Il ne dépend pas du métier mais de la sémantique générique. On valorise par exemple une action de consultation d'une liste d'informations indépendamment de ce que contient la liste : liste d'individus d'une structure, liste de pièces d'une nomenclature, liste des comptes d'un plan, etc.

Avantage

C'est une métrique objective car elle ne prend pas en compte les internes informatiques dont l'utilisateur final n'a ni connaissance ni utilité. C'est un «grand standard» international, sans équivalent à ce jour.

Utilisation

Actuellement, elle est mondialement reconnue et utilisée par des centaines d'entreprises de toute taille et de toute branche [1]. Quelques exemples en France : Renault, PSA, France Télécom, Michelin, les grandes banques, etc. Surtout, pour les benchmarks «développement» et «maintenance» de l'informatique, elle fait partie des outils majeurs de comparaison. Elle est beaucoup utilisée par des sociétés comme Gartner Group, Compas Analysis, cabinet Hackett... Dans plusieurs pays, des associations d'utilisateurs de la méthode regroupent des entreprises pour partager l'expérience et favoriser les échanges. En France, cette association se nomme ASSEMI, siège au CNAM et Renault en est le président.

Origine

La méthode a été développée chez IBM – USA, dans les années 1970. Conçue au départ comme un outil d'analyse de la performance des laboratoires d'IBM, elle a été étendue à la totalité des dispositifs d'informations de tout type d'entreprise.

Périmètre

La méthode s'applique aux dispositifs fonctionnels, qu'ils soient développés particulièrement ou acquiss comme progiciels : SAP, Teamcenter, Microsoft Office, Acrobat...

Nativement, la méthode a été élaborée pour des dispositifs d'information de gestion pure, par conséquent hors CAO et calcul, et elle est toujours définie ainsi. Cependant, Renault en France est allé plus loin et a ouvert une voie nouvelle en élaborant et en appliquant une extension pour mesurer ces aspects spécifiques : processus algorithmiques, contrôle des automates (aspect état-transition)...

Précision

La fiabilité de la mesure peut être particulièrement élevée. Entre deux experts («cotateurs seniors»), l'écart de mesure est inférieur à 5 %, le plus souvent 2 ou 3 %.

Concepts et démarche

Le schéma ci-dessous illustre l'approche de la méthode. Les pointillés représentent une frontière logique : il y a bien l'utilisateur du dispositif informatisé (personnage de gauche) et le dispositif informatique comme «boîte noire» technologique (cadre grisé). La méthode sert à dénombrer, qualifier, classer et valoriser l'ensemble des échanges entre ces deux «partenaires».

Concepts de base de la méthode d'origine

Concepts d'extension (proposés par Renault)

Chacune de ces primitives (objets circulaires jaunes) manipule de l'information.
GDI : groupes de données internes au périmètre de mesure - données gérées (maîtrisées par les fonctions du périmètre).
GDE : groupes de données externes au périmètre de mesure - données non gérées par les fonctions du périmètre mais consultées seulement.
Les lettres M et L traduisent ce que font les fonctions sur les données.

Par exemple : Une fonction de type ENT M (odifie) un ou plusieurs groupes internes, peut L (ire) par conséquent consulter d'autres groupes internes et peut aussi L (ire) des groupes externes non gérés.

La somme des points attribués à l'ensemble des composants (ENT, SOR, INT, …) donne un nombre qu'on nomme la taille fonctionnelle du dispositif informatisé.

Quelques exemples de tailles fonctionnelles :

Mesurer pour progresser

Mesure

Pour progresser, il faut mesurer, analyser et agir en conséquence.

Comme il est envisageable de calculer le nombre de points de fonction des processus métier complets et de leur partie informatisée, on peut connaître ainsi la taille précise d'informatisation des domaines métier, ce qui favorise des analyses multiples :

Cette approche évite les considérations techniques et donne une vision «service rendu au métier via l'informatique». Dans cette acception, les points de fonction sont particulièrement proches des utilisateurs, c'est la vision du «quoi» et non du «comment».

Analyse

Des statistiques multicritères sur les facteurs influents sur la performance sont réalisées régulièrement pour suivre les contextes de productivité.

Quatre ratios sont calculés et analysés sur chaque projet :

Pilotage

L'utilisation de la méthode et des ratios précités sert à prévoir et de piloter la performance des projets, par conséquent des études informatiques. À grande échelle, c'est la maîtrise des coûts de l'informatique qui est en jeu.

L'utilisation conjointe des points de fonctions et de l'analyse de la valeur, compléments naturels spécifiquement biens assortis, sert à cibler les projets et leur contenu sur le stricte indispensable et suffisant pour la performance globale du dispositif métier général. Il fait partie des grands apports d'un expert en points de fonction.

La méthode étant complètement fonctionnelle, elle est appliquée sur des projets dans des phases particulièrement en amont : dès les schémas directeurs et études d'opportunité. On peut même l'appliquer directement avec le métier, avant même de démarrer un projet, pour fixer les grandes idées sur le spectre fonctionnel et les coûts probables.

Ouvertures et enjeux

Il est évident que dans une entreprise importante, des redondances applicatives sont inévitables. Mais elles sont coûteuses et lourdes. La mesure en points de fonction sert à quantifier les réductions tant fonctionnelles que technologiques. Le pilotage des sous traitances (locales ou délocalisées) via la contractualisation en points de fonctions à livrer et en productivité à garantir fait partie des aspects majeurs de la maîtrise des coûts de l'informatique. Mais c'est aussi une culture de la performance pour la réussite des finalités d'entreprise dont l'informatique est un outil majeur.

Notes et références

  1. Capers Jones

Voir aussi

Liens et documents externes

Articles de presse

Bibliographie

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 26/10/2010.
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